Freestyle, freeride

Edgar Grospiron une reconversion réussie.

En photo Edgar Grospiron à gauche en 1992 © Sylvie Chappaz CIO et de nos jours Studio 404 DR.

Le 13 février 1992, Edgar Grospiron devenait champion olympique de ski de bosses à Tignes.

Toutleski.com a eu la chance de s’entretenir avec Edgar Grospiron en février 2022 juste avant les Jeux olympiques de Pékin.

Nous vous proposons ainsi les meilleurs passages à propos de sa carrière, de l’évolution du sport et de sa vie professionnelle actuelle qui consiste à donner des conférences dans des entreprises qui veulent motiver leurs équipes.

Le propre d’une expérience d’athlètes c’est de ne pas avoir de recul

Edgar Grospiron : « Avec ma formation dans le coaching qui a réellement commencé 5 ans après l’arrêt de ma carrière, cela m’a apporté personnellement beaucoup et j’ai surtout par la théorie compris ce que j’ai fait et comment je me comportais comme athlète à l’époque d’une manière empirique.

De nos jours la vie de monsieur tout-le-monde est certainement plus dur qu’un athlète olympique car il peut lui manquer la passion. Et l’inconfort de l’athlète viendra de la pression et des émotions et certainement pas de la passion d’où l’importance de savoir la gérer.

Un métier est motivant s’il te permet de progresser, de grandir. Ce qui va nuire à ta motivation, c’est la routine donc pour éviter cela l’enjeu va être de comment t’améliorer au quotidien pour -être toujours meilleure. C’est pour cela que pour moi, ma meilleure conférence sera certainement celle de demain !

Avec le recul je me dis que j’ai eu une chance extraordinaire de vivre ma vie et d’avoir été à la hauteur de la promesse faite et de ne pas décevoir la confiance des gens. Mais à la fin j’ai juste eu l’impression de faire mon job même si c’était une vie assez hors norme.

J’ai eu aussi la chance dans ma carrière de ne pas avoir eu de grosses blessures ou encore des séquelles.

La compète m’a permis à la fin de me connaitre moi-même et de me révéler. L’enjeu pour un jeune est d’être inspiré par les champions. Au fond de moi, l’important n’était pas de gagner les Jeux mais mon enjeu était d’arriver dans le portillon de départ prêt à gagner cette médaille d’or en misant sur mon potentiel. Ensuite il y a trop de facteurs que tu ne maitrises pas mais la chance peu sourire, ça été mon cas !

Pression

Edgar Grospiron : « Sans pression, les gens sont adorables, jouent franc jeux, attentionnés… mais avec la pression et les enjeux, c’est là que les personnalités se révèlent et que tu voix si tu peux compter sur quelqu’un ou pas ! »

A propos des réseaux sociaux SNS

Edgar Grospiron : « De nos jours avec les réseaux sociaux qui n’existaient pas à mon époque, j’ai du mal à mesurer l’enjeux pour les athlètes mais ce qui est sûr, c’est que cette relation directe est un vrai capital d’un point de vue marketing pour des sponsors et cela est vraiment monnayable et tangible. A l’époque je ne pensais pas monnayer mon fan club… »

Réchauffement Climatique

Edgar Grospiron : « Concernant le réchauffement climatique, c’est un problème auquel nous allons devoir faire face et nous allons devoir sortir de notre zone de confort. Au quotidien, j’ai du mal à le réaliser mais à voir les glaciers, sur une échelle temps de 30 ans, quand je vois celui des Bossons à Chamonix ou à Tignes en effet, c’est indéniable. Cela va nous forcer à nous remettre en question et pour cela quelle stratégie ? Planter du canon à neige ? Ou au contraire avoir une approche plus utopique en arrêtant la neige artificielle et arriver à une saison de ski possible seulement avec les ressources naturelles ? une sorte de ski premium limité à quelques personnes et dans ce cas-là pourquoi pas un ski bio sans remontée avec une baisse du chiffre d’affaires…

L’approche de la montagne en repensant le modèle est peut-être la chose à faire… Est-ce possible ? La réflexion s’impose… »

 

 

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