Stations de ski

Montagne : Démontage des installations à l’abandon

Domaines Skiables de France entame le dispositif d’élimination des remontées mécaniques à l’abandon

Le démontage de ce jour © AM pour Toutleski.com

Ce mardi 21 septembre 2021, le téléski du village de Saint-Jean-de-Sixt en Haute-Savoie, est démonté et évacué. Construit en 1963, le téléski du Crêt était à l’arrêt depuis 2017. Son démontage est le premier, du dispositif d’élimination des remontées mécaniques qui ne sont plus utilisées, voulu par l’ensemble des opérateurs de remontées mécaniques et domaines skiables français.

Le démontage des installations à l’abandon est l’un des chantiers prioritaires de la feuille de route environnementale de 16 éco-engagements dévoilés en novembre 2020 par la chambre professionnelle des remontées mécaniques, pour préserver la montagne grâce à des mesures concrètes en matière d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre, de gestion de l’eau, de protection de la biodiversité et de préservation des paysages. Domaines Skiables de France s’était engagé à réaliser un premier démontage dès cet été 2021, pour atteindre en 2023, un objectif de trois installations démontées chaque année. 

Le démontage de ce téléski, long de 300 mètres et de ses 5 pylônes, était voulu par la commune de St-Jean-de-Sixt (Haute Savoie), propriétaire de l’installation, et a été rendu possible grâce à Domaines Skiables de France et à l’implication bénévole des trois sociétés de remontées mécaniques du massif des Aravis : la Société d'aménagement touristique d'exploitation de La Clusaz (SATELC), Labellemontagne Manigod et la SAEM Remontées Mécaniques Le Grand Bornand, en collaboration avec l’Association amicale des anciens des remontées mécaniques (AMITEL). Les trois sociétés de remontées mécaniques ont mobilisé leurs équipes et les moyens techniques nécessaires. Ils ont intégralement pris à leur charge le coût financier de ce démontage. La société POMA a mis à disposition un équipement d’oxycoupage pour faciliter le travail des équipes de terrain. La société Excoffier Recyclage a fourni gracieusement 2 bennes de 9m3 pour l’évacuation des déchets métalliques.

Une fois le dépôt du permis de démolir et les autorisations nécessaires validés, les équipes des trois sociétés de remontées mécaniques, ont démarré la démolition pour évacuer le câble, les perches, le bloc béton du contrepoids, les poulies et les pylônes. Le site est ainsi rendu à d’autres usages : pâturage, camping et espace naturel.

L’histoire du développement du tourisme du ski dans les Aravis comme dans le reste de la région de Thônes a commencé dans les années 1900. Au fil des ans, des habitants du massif ont construit souvent en initiative privée un ou deux téléskis dans leur village, à l’époque où le ski s’est ouvert au plus grand nombre. Il s’agissait de participer à l’essor du village et à celui du tourisme hivernal naissant. Mais ces initiatives n’ont pas toujours rencontré leur public, et malgré un changement de site, le téléski du Crêt construit en 1963 a toujours peiné à trouver une rentabilité. Aujourd’hui, le téléski du Crêt est démonté et le site rendu à la nature sans aucun impact sur l’emploi local puisque Saint Jean de Sixt, bien que dotée d’un téléski, n’est pas devenue une « station de ski ». Mais il faut garder en mémoire l’important rôle social, sportif et associatif qu’il a joué durant 50 ans. À une époque où la mobilité et le tourisme n’étaient pas ceux d’aujourd’hui, il a enchanté et occupé des générations de petits Saint-Jeandins les mercredis et les dimanches, ainsi que des vacanciers, qui ont ainsi appris à skier.

Alex Maulin, président de DSF : « Des dizaines de remontées mécaniques sont construites, déplacées ou démontées chaque année dans le cadre de l’amélioration continue des domaines skiables en France. Progrès de la technique oblige, on propose davantage de débit avec moins d’appareils. Cette opération particulière de démontage est exemplaire dans le sens où, pour la première fois, des professionnels de l’aménagement apportent conjointement et bénévolement leur concours pour rendre à la nature et à la pâture un site où le ski s’était arrêté. Saint-Jean-de-Sixt ressemble à la plupart des villages où le ski s’est retiré sans s’être vraiment développé : c’est un charmant village, typique des Aravis. Tout sauf une station fantôme ! Nous ne voulions pas laisser cette remontée mécanique qui n’y avait plus sa place. »

Les professionnels des remontées mécaniques ont ainsi commencé l’élimination des remontées mécaniques à l’abandon, et continueront de le faire conformément à leurs engagements. 

Le dispositif mis en place par DSF a pour objectif l’élimination des remontées mécaniques à l’abandon sur les sites où il n’y a plus de sociétés en activité en charge du domaine skiable. C’est l’un des 16 éco-engagements pris à l’unanimité par les domaines skiables français il y a tout juste 1 an.

Le parc français de remontées mécaniques en chiffres 

Le parc français de remontées mécaniques compte environ 3500 appareils, dont 2000 téléskis. Dans toutes les stations de ski où il y a des sociétés de remontées mécaniques en charge du domaine skiable, des appareils sont chaque année, démontés, récupérés et recyclés, dans le cadre de l’optimisation permanente des domaines skiables et au bénéfice de paysages en constante amélioration. Au cours des deux dernières années (2019-2020), 66 téléskis ont ainsi été démontés sur les domaines skiables français par les sociétés de remontées mécaniques à qui la gestion en est confiée (source STRMTG)

LES TITRES