Longues Distances

La Transjurassienne remportée par Emilien Louvrier et Céline Chopard

La course populaire mythique a été remportée par deux Jurassiens

© Photo Nils Louna

Sixième étape du Marathon Ski Tour, la Transjurassienne, course populaire mythique, a été remportée aujourd'hui par deux Jurassiens, Emilien Louvrier et Céline Chopard Lallier.

Annulée les deux dernières années, la Transjurassienne 2022 a conquis ses participants ce dimanche, pour son retour. Une édition pleinement réussie et appréciée par l'ensemble des coureurs, disputée dans des conditions idéales entre Lamoura et Chaux-Neuve, sous des températures douces, un ciel ensoleillé, et une neige glissante.

Si chez les filles, Céline Chopard Lallier a maitrisé ce 63km et s'impose en favorite, cela a été plus indécis chez les garçons. Il a fallu attendre la dernière ligne droite pour découvrir le visage du vainqueur de cette édition 2022 à laquelle participait un beau plateau. Trois semaines après avoir remporté le Marathon des Belles Combes, Emilien Louvrier (Verrières) remporte une des plus belles épreuves de longues distances du globe, prenant l'ascendant au sprint sur le coureur de l'équipe de France Tom Mancini (Le Revard) et sur le favori Gérard Agnellet (La Clusaz). Autre tricolore de l'équipe de France au départ, Jean-Marc Gaillard (Pays Rochois), termine quatrième. Dans la raquette d'arrivée, sa déception était rapidement atténuée lorsqu'il découvrit que ses coéquipiers devenaient médaillés de bronze olympique en relais à Beijing, comme lui en 2014 et 2018.

L’utra-traileur Xavier Thévenard termine dans le top 40

Xavier Thévenard (37e) : « L’objectif était de se faire plaisir »

Triple vainqueur de l’Ultra Trail du Mont-Blanc et l’un des meilleurs traileurs au monde, Xavier Thévenard était lui aussi fidèle au rendez-vous (37e en 2h37’45’’) « Ça fait deux ans que La Transju’ n’avait pas eu lieu et ça fait plaisir de revenir sur l’événement, confie le Jurassien. L’objectif était de se faire plaisir et de sentir la forme revenir. L’effort ici est complètement différent de celui de la course à pied. Ici on est sur une durée de course de 2 ou 3 heures alors qu’en trail, je suis souvent au-dessus des 20 heures. Ça permet de se mettre dans le dur pour se faire une bonne caisse pour la saison d’été. La recette du fartage est aussi essentielle alors qu’en course, ce n’est pas la basket qui fait la différence. Je me suis bien mis dans le rouge et je vais pouvoir aller regarder les Jeux olympiques ! »

"A 22 ans, pour ma première participation, gagner la Transju, c'est inespéré" confiait Emilien Louvrier à Chaux-Neuve, au terme de 63km bouclés en 2h27mn54s. C'était également la première Transju de Céline Chopard Lallier. La fondeuse de Val de Morteau réalise une grande performance en ralliant la ligne d'arrivée seulement sept minutes après les premiers hommes. "La Transju, c'est la course qui me fait rêver depuis toute petite" glissait la Doubiste qui franchissait la ligne d'arrivée devant l'Italienne Elisa Brocard et l'Autranaise Emilie Bulle. 

Avec cette victoire, Céline Chopard Lallier devient leader du Marathon Ski Tour et le podium de Gérard Agnellet lui permet de conserver son dossard distinctif.

Le Marathon du Grand Bec sera le théatre de la prochaine étape du Marathon Ski Tour. Rendez-vous en Vanoise dans deux semaines donc, le 27 février pour ce 42km libre.

La Transju, la course populaire pour tous

Derrière tous les champions et skieurs aguerris, au cœur du peloton, des hommes et des femmes venus de toute la France et même de nombreux pays étrangers. Pour beaucoup, La Transju’ est bien plus qu’une course de ski de fond. Elle est un rendez-vous, un moment privilégié de leur saison. À 68 ans, Daniel Clerc, originaire de la région du Comté, en est à sa 33e Transju’. « Avec ma compagne Dominique Thierry, nous en comptabilisons même 60, rigole-t-il. La première fois c’était en 1982, je suis arrivé parmi les derniers et j’ai enchainé sur le bal. J’ai aussi été l’un des derniers à en partir ! Deux ans plus tard, j’ai fait La Transju’, pris le temps de manger un pot-au-feu et j’ai filé à la maternité où ma femme accouchait de mon fils. » A peine le temps de finir son rire que Boris Petroff, venu de Paris, l’interpelle. « Hey Daniel, ça va ? » Pour sa 20e Transju’, Boris ambitionnait d’enchainer La Transju’Classic de 50 km samedi (3h24’, 170e et 1er master 9) et La Transjurasssienne de 63 km skating ce dimanche. « Ici, on ne fait pas 20 mètres sans tomber sur un copain, se réjouit le Parisien. Pourquoi revenir tous les ans ? Parce que je ne veux pas croire que je suis vieux. » Boris a 73 ans… mais une passion de junior.

Esperons donc que la neige sera aussi au rendez-vous l'année prochaine.

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