17-05-2016 | JEUX OLYMPIQUES


Rio 2016 - Le CIO prend des mesures décisives pour protéger les athlètes intègres

Les athlètes dopés de Beijing, Londres et Sotchi dans le collimateur

“C’est un coup puissant porté aux tricheurs ; nous ne les laisserons pas gagner,” assure le président du CIO

La commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) a tenu aujourd’hui une séance spéciale pour intensifier la lutte contre les tricheurs. S’exprimant à l’issue de la séance, le président du CIO,  Thomas Bach – lui-même champion olympique – a annoncé des mesures supplémentaires pour protéger les athlètes intègres.

Le CIO a fait procéder à la réanalyse de 454 échantillons sélectionnés des Jeux Olympiques de Beijing 2008. Ces nouvelles analyses font suite au travail effectué par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) et les Fédérations Internationales. Elles portent sur des athlètes qui pourraient éventuellement concourir aux Jeux Olympiques de Rio 2016 et ont été effectuées à l’aide des méthodes scientifiques les plus récentes.

Résultat, pas moins de 31 athlètes de six sports pourraient être empêchés de participer aux Jeux Olympiques à Rio. La commission  exécutive du CIO a décidé aujourd’hui à l’unanimité d’entamer immédiatement une procédure, et d’informer les 12 CNO* concernés dans les jours qui viennent. Tous ces athlètes qui ont enfreint les règles antidopage ne seront pas autorisés à participer aux Jeux Olympiques de Rio 2016.
Le combat pour protéger les athlètes intègres ne s’arrête pas là ; 250 résultats supplémentaires sont attendus de nouvelles analyses ordonnées sur les échantillons prélevés lors des Jeux Olympiques de Londres 2012. Le but est d’empêcher tous les tricheurs de venir aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro.

Le CIO va également lancer un programme plus vaste de nouvelles analyses sur les médaillés de Beijing et Londres. Les échantillons des athlètes qui pourraient se voir attribuer une médaille à la suite de la disqualification des contrevenants seront également réanalysés.
Par ailleurs, une réaction prompte et décisive suivra la controverse entourant le laboratoire antidopage de Sotchi. Convoquée ce jour, la commission exécutive du CIO a demandé à l’AMA de mener une enquête approfondie concernant les allégations de corruption portées à l’encontre du laboratoire de Sotchi. Le CIO pour sa part donnera pour instruction au laboratoire antidopage de Lausanne, où les échantillons prélevés lors des Jeux de Sotchi sont stockés pendant dix ans, de procéder en collaboration avec l’AMA à leur analyse avec les moyens les plus efficaces et les plus modernes à disposition. En outre, le CIO a d’ores et déjà demandé au Comité olympique russe de déployer tous ses efforts pour assurer la totale coopération de la partie russe dans l’enquête de l’AMA. Le CIO a placé son directeur médical et scientifique, qui est lui-même un champion olympique, à la disposition de l’AMA pour les besoins de son enquête. Sur la base du résultat de celle-ci, le CIO prendra des mesures rapides.
“Toutes ces mesures portent un coup puissant aux tricheurs, que nous n’allons pas laisser gagner. Elles montrent une fois de plus que les dopés n’ont nul endroit où se cacher. Les nouvelles analyses des échantillons de Beijing et Londres, et les mesures que nous prenons en réponse aux inquiétantes allégations portées à l’encontre du laboratoire de  Sotchi constituent une nouvelle étape majeure dans la lutte menée pour protéger les athlètes intègres, indépendamment du sport ou du pays concerné. Nous conservons les échantillons pendant dix ans afin que les tricheurs sachent bien qu’ils ne pourront jamais être tranquilles,” a déclaré le président du CIO, lui-même titulaire d’une médaille d’or d’escrime. “En barrant la route de Rio à autant d’athlètes dopés, nous signifions une fois de plus notre détermination de préserver l’intégrité des compétitions olympiques, et le laboratoire antidopage de Rio, pour que la magie des Jeux puisse opérer à Rio de Janeiro.”

La protection des athlètes intègres est un thème central de l’Agenda olympique 2020, la  feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique. Cela signifie que tous ceux qui sont impliqués dans des cas de dopage, qu’il s’agisse d’athlètes, d’entraîneurs, de médecins ou d’autres personnes ou organisations, doivent être punis en usant de tous les moyens à disposition.

Parmi les mesures récentes, citons :
·         Le CIO apporte un soutien financier à l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) afin de l'aider à recueillir des informations pour que les contrôles effectués en prélude aux Jeux Olympiques à Rio de Janeiro soient les plus efficaces et les plus indépendants possible. Les contrôles hors compétition réalisés pendant les Jeux Olympiques seront également placés sous la conduite du groupe de l'AMA chargé de la collecte des renseignements afin d'être mieux ciblés et plus efficaces.
·         En mars de cette année, le CIO a décidé de rendre indépendant le processus de sanction aux Jeux Olympiques. C'est le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui traitera les cas de dopage à partir des Jeux Olympiques de Rio 2016. La chambre antidopage du TAS remplacera la commission disciplinaire du CIO pour auditionner les parties concernées et se prononcer sur les cas de dopage survenant aux Jeux Olympiques, y compris concernant les résultats des nouvelles analyses ordonnées postérieurement sur des échantillons prélevés aux Jeux.
·         Lors du quatrième Sommet olympique organisé en octobre 2015, le Mouvement olympique avait demandé à l'AMA de proposer une solution afin de rendre tous les contrôles de dopage indépendants des organisations de sport, et ce dans le but d'éviter d'éventuels conflit d'intérêts. Un groupe de travail composé de représentants de l'ASOIF, de l'AIOWF, de l'AMA et du CIO a été mis sur pied afin d'étudier la faisabilité d'un tel projet et de déterminer la portée d'une telle proposition.
·         Le CIO a créé un fonds de 20 millions de dollars américains afin de protéger les athlètes intègres. La somme de 10 millions de dollars a été affectée au développement d'un solide programme d'éducation et de sensibilisation au risque que présentent le trucage des matches ainsi que les diverses formes de manipulation des compétitions et la corruption y afférente. L'autre moitié – 10 millions de dollars – soutient des projets proposant une nouvelle approche scientifique pour lutter contre le dopage. À travers sa commission médicale et scientifique, le CIO a invité des chercheurs à adresser une demande d'assistance et de financement pour des travaux axés sur les athlètes et s'articulant autour de la recherche sociale et scientifique. Grâce aux 10 millions de dollars américains alloués à la recherche antidopage afin de protéger les athlètes, ce fonds spécial a pour but de compléter – et non de reproduire – les programmes antidopage existants. Douze subventions ont déjà été accordées à divers projets à travers le monde.

La commission exécutive du CIO a également apporté un soutien total à la "Déclaration mondiale contre la corruption" adoptée lors du Sommet international contre la corruption organisé par le Premier ministre britannique, David Cameron, jeudi dernier à Londres. Le CIO était représenté à cette rencontre par le membre du CIO et président du Comité International Paralympique (IPC), Sir Philip Craven, lequel a présidé une table ronde sur le sport en compagnie du chief officer éthique et conformité du CIO, Pâquerette Girard Zappelli.
"La corruption est au cœur de très nombreux problèmes mondiaux. Nous devons en venir à bout si nous voulons que nos efforts pour mettre un terme à la pauvreté, promouvoir la prospérité et porter un coup d'arrêt au terrorisme et à l'extrémisme soient couronnés de succès", peut-on lire dans la Déclaration. 
Le Sommet a salué les mesures déjà prises par les organisations internationales de sport dans ce domaine et notamment l'initiative du CIO visant à mettre en place un partenariat international pour l'intégrité du sport en marge du Forum international sur l'intégrité du sport prévu à Lausanne début 2017.
À cet égard, et compte tenu des allégations formulées à l'encontre de la candidature de Tokyo à l'organisation des Jeux Olympiques de 2020, la commission exécutive du CIO a pris note de la déclaration du Comité Olympique Japonais ainsi que des anciens président et directeur général du comité de candidature de Tokyo 2020, à savoir Tsunekazu Takeda et Nobumoto Higuchi. Dans ce document, on peut lire que les "versements dont font état les médias correspondent au paiement d'honoraires de consultant légitimes... Le paiement a été effectué dans le cadre d'un contrat en bonne et due forme et les fonds ont été intégralement vérifiés."
Le CIO poursuivra ses investigations afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Aussi s'est-il porté partie civile auprès de la justice française. De plus, son chief officer éthique et conformité apportera sa coopération sans réserve dans le cadre de l'information judiciaire qui a été ouverte.


*A noter que pour des raisons légales, le CIO ne peut communiquer d'informations plus précises sur les affaires en cours. Celles-ci suivront en temps utile.

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